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Rainbowcinema ou le septième art et l'homosexualité
Rainbowcinema ou le septième art et l'homosexualité
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3 août 2006

BOYS DON'T CRY

trois_et_demi_coeurs

                                                                                                                              

affiche_de_boys_don_t_cry2Nebraska, début des années quatre-vingt dix. Teena Brandon, jeune femme au look masculin,  souffre d'une crise d'identité sexuelle. Mais c'est sous le nom de Brandon Teena qu'elle choisit de se présenter à Lana dont elle fait la rencontre dans un bar, un soir, à Falls City. Entre les deux femmes naît alors une histoire d'amour. Teena se fait si bien passer pour un garçon que l'entourage de Lana ne se doute de rien jusqu'au jour où éclate la vérité. L'histoire est authentique et la réalisatrice, Kimberley Peirce s'en est emparée pour en faire un drame dont le titre a été emprunté à une sublime chanson du fameux groupe anglo-saxon, The Cure. boys_don_t_cry_bar


Born to be nothing

Washington D.C, New-York, Los Angeles sont très fréquemmment illuminés par les projecteurs mais les trois villes ne couvrent pas la totalité de la superficie des Etats-Unis. A l'ombre du pays du billet vert et des stars hollywoodiennes se trouvent des coins paumés comme Falls City. Les offices de tourisme n'orientent certainement pas les voyageurs dans ce lieu, synonyme de no man's land. Et pourtant, des êtres y résident, condamnés au désoeuvrement. Reste les bastons dans les bars, les rodéos pare-choc, les beuveries et les karaokés misérables, histoire de tromper l'ennui qui finit inexorablement par triompher et se gausser de ces laissés-pour-compte. Lana, Candace, flanqués de leurs amis John et Tom, ex-taulards à la mine franchement peu accorte et à l'allure débraillée croupissent dans ce patelin sordide d'une Amérique profonde et oubliée. La venue de Brandon/Teena dissipe un peu la monotonie du groupe et apporte un nouveau souffle à l'existence de Lana. La jeune fille désillusionnée devient amoureuse de Brandon/Teena. Mais, à part ça, rien de révolutionnaire, ni de miraculeux à Falls City, ville inhospitalière et cloîtrée dans l'indigence. Là, tout n'est qu'est abanbon, brutalité et bestialité.

Teena Brandon versus Brandon Teena

boys_don_t_cry_brandon6boys_don_t_cry_brandon_vs_famille2Chaque matin, le personnage dichotomique de Boys don't cry se livre méticuleusement au même rituel : bandage autour de la poitrine afin de dissimuler cette dernière, rembourrage au niveau de l'entre-cuisses, le tout pour avoir l'air d'un garçon. Et voilà, le tour est joué. Exit Teena et place à Brandon. Ce dernier est certes efflanqué et imberbe mais la métamorphose fonctionne très bien. boys_don_t_cry_violence7Sauf que Teena finit par rattraper Brandon. Impossible de bâtir une existence sur des fabulations. John et Tom, son acolyte éméché se rendent compte qu'ils ont été dupés. L'heure n'est plus au goudron et aux plumes mais l'esprit de lynchage demeure. Les ex-taulards décident d'infliger une correction à Teena/Brandon. La violence atteint alors son paroxysme.


If you want a lover, I'm your (wo)man

Sexe fort, sexe faible, troisième sexe... Pas d'importance pour Lana. La jeune femme se laisse tendrement dupée et se fiche éperdument de savoir à quel genre appartient Teena/Brandon. Car l'essentiel estboys_don_t_cry_couple_lit2 l'authenticité des sentiments que l'une et l'autre partagent. Parfaite symbiose de deux êtres, histoire d'amour intense mais l'entourage ne l'entend pas de cette oreille et piétine à grands coups de sabots la relation entre Lana et Teena/Brandon avec une brutalité démesurée.

Trop explicites, certaines scènes plombent le long métrage tandis que la chronologie, quasi linéaire, suggère certes un dénouement tragique mais confère hélas un rythme ankylosé au drame. Ce dernier est cependant rehaussé par l'excellent jeu des acteurs et actrices. Hilary Swank, heureuse lauréate de la cérémonie des Oscars, endosse habilement le rôle de Teena/Brandon, jeune femme confrontée à sa propre dualité et à l'intolérance des autres dans une Amérique du vingtième siècle, pas si éloignée de notre époque...

Sortie: avril 2000
Distribution : Hilary Swank, Chloë Sevigny, Peter Sargaard, Brendan Sexton Iii, Alison Folland, Alicia Goranson
Réalisation : Kimberley Peirce
Scénario : Kimberley Peirce, Andy Bienen
Photographie : Jim Denault
Musique : Nathan Larsen
Production : Killer Films / Hart-Sharp Entertainment
Genre : Comédie dramatique
Durée : 114 minutes   
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