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Rainbowcinema ou le septième art et l'homosexualité
Rainbowcinema ou le septième art et l'homosexualité
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20 août 2006

C.R.A.Z.Y

deux_petit_coeur_et_demi




Affiche_CrazyC.R.A.Z.Y comme Christian, Raymond, Antoine, Zachary et Yvan... Cinq membres de la fratrie Beaulieu avec, au centre, Zac, l'avant-dernier né un 25 décembre 1960 et dont le réalisateur dresse le portrait sur deux décennies en se focalisant sur la relation papounet/fiston... fiston troublé par sa propre orientation sexuelle.


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Ode to my father

Instant liminaire du film, genèse de la vie du divin enfant, Zachary, quatrième mouflet des Beaulieu. Maman est accorte et attentionnée tandis que Papa est un peu rustre comme l'aîné de la fratrie qui traite le marmot pénultième de fifille... Mais l'essentiel est là : Zac est chéri par ses parents. La petite tête ou plutôt mèche blonde de la famille (symbole de l'élu thaumaturge) entretient une relation priviligiée avec son père. Ce dernier se fait le comparse de fiston, prêt à sillonner les routes, la panse emplie d'une petite collation, les cheveux dans le vent et les oreilles bercées par du Aznavour. Enfance rime avec amour et gaieté mais cette phase sombre Crazy_Zac_enfant_voituredans la caducité, se heurtant aux problèmes nés de la difficile acceptation de l'homosexualité de Zac par son père comme le suggère sa chute initiale au milieu des langes. Papa Beaulieu est certes un super compagnon de route pour Zac mais jamais il n'en devient son destinataire bienveillant. Si l'oreille du chef patriarcal cède volontiers à la voix de Patsy Cline, elle refuse d'être à l'écoute du fils, ado égaré dans son orientation sexuelle. Le paternel fait même tout son possible pour que sa petite progéniture se mue en homme, un vrai, un dur, un mâle. De l'enfant bien-aimé, Zachary passe au statut de mouton noir de la famille en raison de son penchant homo, s'éloignant de plus en plus de son père.

A rock'n'roll ode

Affres du doute, découverte d'une sexualité encore trop mal perçue, quête d'un amour paternel enfoui dans un âge d'or, Zachary narre tous les moments de sa vie d'ado mal dans sa peau mettant à nu son intimité avec une incroyable véracité et au rythme de la musique des 70's. Le personnage principal célèbre de Crazytrès belles noces entre ses vicissitudes et les chansons mythiques des Rolling Stones et des Pink Floyd sans oublier celles du cultissime Bowie, chanteur à l'allure androgyne que Zac imite dans sa chambre, lieu reflet de sa subjectivité et décorée par les couleurs irisées du rainbow flag. Mais si le rock accompagne admirablement le cheminement de l'ado, il ne peut édulcorer le rythme pesant de scènes oiseuses comme celles du désert et des fêtes de familles maintes fois itérées dans le film et où Papa Beaulieu remet inlassablement son show musical ultra-mastoc.

Très erratique, C.R.A.Z.Y offre de jolis moments nantis d'une bande originale efficace mais il présente également de longues errances. Même si le miracle a déserté le film, celui-ci vaut le détour de par les confessions et les troubles de Zac à l'égard de son orientation sexuelle si proches d'une réalité quotidienne et pas toujours lumineuse pour les gays et lesbiennes.

Sortie: mai 2006
Distribution : Michel Côté, Marc-André Grondin, Daniel Proulx, Emile Vallée
Réalisation : Jean-Marc Vallée
Scénario : Jean-Marc Vallée, François Boulay
Photographie : Pierre Mignot
Musique : Charles Aznavour, Patsy Cline, David Bowie, Pink Floyd, The Rolling Stones
Production : Cirrus Communications / Crazy Films
Genre : Comédie dramatique
Durée : 129 minutes
                                                   

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