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Rainbowcinema ou le septième art et l'homosexualité
Rainbowcinema ou le septième art et l'homosexualité
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18 août 2006

SHE HATE ME

un_et_demi_coeur

affiche_she_hate_me2John Henry "Jack" Armstrong est l'incarnation de l'American Dream. Bardé de diplômes, l'homme occupe un poste de cadre supérieur dans une entreprise de biotechnologie. Seulement voilà, la firme est en difficulté. Derrière le rictus figé du PDG se dissimulent de vilaines magouilles. Mais John, en bon citoyen loyal et bien intentionné, décide de révéler le scandale à la presse. Il s'attaque à un géant, lequel n'entend pas se laisser piétiner. L'entreprise accuse l'homme  d'être l'auteur des malversations financières et le licencie. Le personnage se trouve alors face à des problèmes pécuniers jusqu'au jour où son ex-femme, lesbienne, frappe à sa porte pour lui demander de lui faire un enfant contre une jolie rétribution...
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A moi les billets verts!

Le générique du début, montrant les fameux billets verts sous toutes leurs coutures, annonce déjà la couleur du propos, véritable lieu commun : l'argent est roi. Suprêmes sont le fric, le flouze et  l'oseille. La société en est décidément goulue. Le film de Spike Lee l'illustre perpétuellement, notamment à travers le scandale dont fait l'objet l'entreprise biotechnologique et qui n'est pas sans rappeler ceux des grandes firmes américaines comme Enron et Worldcom. Des liasses et des liasses du fameux petit dollar pullullent à l'infini dans She Hate me. Chacun ne jure que par le pognon : ici, c'est un cadre qui a tout sacrifié pour grimper dans l'échelle de sa firme et partir à la conquête du dollar ; là, c'est une bande de lesbiennes de luxe qui propose à ce type de l'argent, beaucoup d'argent en échange de ses spermatozoïdes. Ailleurs, un PDG cupide avec les dents acérés d'un requin. Le discours est on ne peut plus clair et la vue du tas d'oseille en devient émétique...

John ou le nombril de la Terre

she_hate_me_femmes___la_porte_d_entr_e1Le film ne s'attarde pas vraiment sur les lesbiennes. Au coeur de She hate me : John, l'incroyable John. Tout converge vers lui. Les intrigues et les personnages focalisent sur the Mâle. Brillant, intelligent, friqué, c'est l'homme de toutes les situations. Comme ses performances sexuelles non-stop, sa musculature est de choc. Certes, une petite baisse de régime le contraint à avaler la pilule bleue qui remet illico presto la sex machine d'aplomb. Et puis ça repart, de plus belle! Pas de doute, l'homme est le personnage principal du long métrage de Spike Lee. Il est aussi envahissant, procréant à tout-va, çà et là. Aucune femelle n'échappe aux spermatozoïdes du cadre, pas même les lesbiennes qui supplient monsieur de les fournir en marchandises et font la queue à sa porte. Le ravitailleur en semence ne s'épuise jamais. Ses stocks sont immenses, gigantesques, colossaux. Seulement, c'est la qualité qui doit primer sur la quantité et non l'inverse...

Une semence ... stérile

Si le foisonnement des spermatozoïdes de John ne cessent de défiler à l'écran, le film, lui, s'essoufle assez rapidement parce qu'il ambitionne d'être à la fois un thriller et une comédie de moeurs. Par ailleurs, la linéarité de l'histoire empêche aussi le long métrage de sortir de sa lourdeur et de son caractère trop prévisible. Le réalisateur s'empêtre dansshe_hate_me_le_trio2 deux intrigues dont les liens sont loins d'être harmonieusement ficelés. Le propos, qui se voulait sans doute avant-gardiste, vire hélas au réactionnaire puisque, dans She hate me, la conception ne peut se faire que dans l'acte sexuel... La phallocratie est bel et bien présente mesdemoiselles les lesbiennes! Et le long métrage de dégénérer en un fantasme éculé d'hétéro masculin où des homosexuelles de luxe sont chevauchées par un étalon noir super puissant... Il semblerait que le couple saphique ne puisse exister ; l'homme parvient toujours à s'y immiscer...

L'histoire d'un cadre licencié, enrichi de billets verts grâce à  son ex-femme, devenue lesbienne et rabatteuse de chair fraîche et féminine...Voilà à quoi se résume She hate me.

Sortie : novembre 2004
Distribution : Anthony Mackie, Kerry Washington, Ellen Barkin, Monica Belluci, Jim Brown, Jamel Debouze, Chiwetel Ejiofor, Woody Harrelson, Lonette Mckee, Paula Jai Parker, John Turturro
Réalisation : Spike Lee
Scénario : Michael Genet, Spike Lee
Photographie : Matthew Libatique
Musique : Terence Blanchard
Production : Spike Lee, Preston Holmes, Fernando Sulichin
Genre : Comédie
Durée : 138 minutes

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